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Anecdotes

  • LE  PATI 

Les enfants se cachent… Au loin on entend une grosse voix « Pati !.. Pati !.. peaux de lapin !..Pati ! Pati !… » …… Ils ne craignent rien, ils ont été sages….

 

Très grand, très fort, plutôt sale, tout de noir vêtu, le Pati porte une vieille hotte. Il a aussi une carriole pour charger ce qui est encombrant et lourd. 

 

Le Pati est devant la maison.

 

Les peaux de lapin séchées sont suspendues aux crochets ; top là, c’est vendu !

 

Le Pati achète tout : les peaux d’animaux, les choses usagées, les vêtements, les métaux (vieux outils, cuivre, etc…)  pour les revendre ensuite à des entreprises de transformation.

 

 Il achète aussi des meubles anciens, des pendules « comtoises »…  Il est aussi brocanteur. Il a l’œil sûr. Il repère tout ! Ne le laissez pas entrer si vous n’avez rien à lui proposer.


 

Anecdote vécue:  

Le Pati est entré dans la maison, voit la commode avec son énorme marbre dessus.

 

« Je vous la prends ! »  Avant que mon grand-père n’ait eu le temps de répondre, le Pati se saisit du marbre, le prend sous le bras et le descend dans le jardin.

 

Pépé l’arrête avant qu’il ne le charge dans sa carriole. Le Pati pose alors le marbre et s’en repart sans mot dire.

 

Il faudra bien 2 hommes : papa et pépé, pour remettre le marbre à sa place.

 

Le Pati était un grand géant noir, intimidant et culotté.

  • Le Maire et le Curé

En 9 décembre 1905 Aristide Briand, républicain-socialiste, fait voter la loi de séparation de l’église et de l’Etat, dont il est l’initiateur et le rapporteur. L’état prolonge la mise en disposition gratuite des presbytères jusqu’au 09/12/1910.

 

En 1928 le père SOUZY, archiprètre de Vaugneray depuis 1924, ne pouvait plus payer le loyer demandé par Mr BRUN, maire de Vaugneray (1926-1943) et dut partir de Vaugneray. L’église fut fermée.

 

Les paroissiens se résignèrent donc à aller aux offices dans les villages avoisinants de  Grézieu la Varenne, St Laurent de Vaux…De ce fait, l’église de St Laurent de Vaux profita des dons fait par les nouveaux paroissiens et put enfin  faire construire le clocher  laissé en attente faute de moyens.

 

Plus d’un an plus tard, les sœurs de la maison de santé mirent à la disposition du nouveau prêtre, le père Broyer, un bâtiment  qui devint  la cure .

 

Le 10 janvier 1928 Jean-Paul Clavanier  fut le premier enfant baptisé hors sa paroisse natale et le 15 juillet 1929  Thérèse Clavanier, sœur de Paul, fut la première enfant baptisée après le retour du curé sur la paroisse de Vaugneray.

  • LE  COMMIS 

Un jeune commis travaillait dans une ferme.

Il devait travailler toute la journée loin de la maison.

La fermière lui préparait son repas pour midi et il partait au champ.

 

Le premier jour elle lui mit un morceau de pain de la grosseur d’une demi baguette, il mangea tout le pain.

 

Voyant qu’il avait fini tout son pain la fermière lui mit le 2ème jour 1 baguette .

 

Ainsi de suite tous les jours elle augmentait la quantité de pain et tous les jours il le finissait.

 

Au 7ème jour , ne sachant que faire pour rassasier son commis, la fermière lui mit un gros pain entier, il le mangea .

 

Le 8ème jour alors que la fermière préparait le repas du commis, il vint la voir et dit hésitant : « Si vous pouviez me mettre un peu moins de pain ce serait gentil depuis quelques jours j’ai beaucoup de mal  pour le finir mais hier j’ai  cru que je n’y arriverai pas . »

  • La justice de paix

Les justices de paix étaient des juridictions de proximité, mises en place en France sous la Constituante en 1790 et supprimées en 1958.

 

Il y avait alors une juridiction par canton, chacune était sous la responsabilité du juge de paix.

L’accès à la fonction ne nécessitait aucune qualification particulière en droit, ni diplôme, mais résultait d’un vote puis d’une nomination. Le juge de paix devait avoir 30 ans accomplis.

Dès lors, on retrouvait principalement des personnes dotées d’une autorité morale et d’une situation sociale établie.

Il était élu par les citoyens actifs du canton, réunis en assemblée primaire. 

 

La présence de 2 assesseurs était obligatoire pour qu’il puisse rendre son jugement. La loi du 9 ventôse de l’an IX (28 février 1801) remplace les 2 assesseurs par 2 suppléants et permet au juge de statuer seul.

La justice de paix (photo).jpg

Leur mission était de régler les litiges de la vie quotidienne par une démarche conciliatrice, les petites affaires personnelles et mobilières, les reconnaissances en paternité, les contraventions de simple police, la levée ou le maintien des scellés …

 

En 1791, pour être citoyen il faut être Français, avoir plus de 25 ans, il y a 3 sortes de citoyens.

 

Les passifs : incapables de payer des impôts,  les actifs : qui paient des impôts à valeur de 3 jours de travail(soit une livre et demi à trois livres) et les vrais citoyens actifs : qui paient des impôts  à valeur d’environ 10 jours de travail (cinq à dix livres) et qui sont propriétaires.

Ce sont ces derniers qui élisent l’assemblée législative, le conseil de district et le tribunal de district, et s’y portent candidats. 

Ils se réunissent en assemblée électorale ,aux chefs-lieux de département pour désigner les députés, les juges et les membres des administrations départementales.

  • Le boulanger à façon pendant la guerre

Pendant la guerre de 1939-1945 le boulanger, Mr Clavanier, avait très peu, voire pas de farine du tout.

 

Il avait passé un accord avec les paysans : pour avoir du pain, ceux-ci devaient lui apporter la farine qu’ils avaient moulu avec leur propre blé. Ensuite, le boulanger confectionnait leur pain. De ce fait, les agriculteurs ne payaient que la façon.

Boulangerie Clavanier.jpg
  • Argus du cheval

Le cheval de trait était l'outil principal de l'agriculteur : un bon cheval valait cher. Il y eut jusque dans les années 1970 une estimation de la valeur des chevaux. Chaque agriculteur devait faire estimer son cheval. Un vétérinaire et les paysans de Vaugneray et des villages environnants possédant un cheval pour le travail se retrouvaient dans une ferme, et là commençait l'estimation. Chaque cheval devait marcher, courir, tirer une charge, on lui regardait les dents, son allure, ses sabots, ses fers, son âge, et ses capacités à obéir... Un prix était alors fixé. Si malheureusement le cheval mourait dans l'année, le propriétaire recevait une indemmisation fixée à partir de l'estimation.

 

Histoires vécues - Récit d’une valnégrienne, pendant la guerre

  • Un roulement de tambour résonne dans le village tous les habitants sont là , le garde-champêtre annonce : «la guerre est déclarée »  ,  nous sommes le dimanche 3 septembre 1939. 

 

Mon père qui est  charcutier est mobilisé. Maman , ma sœur  et moi nous allons  habiter pour plus de sécurité chez mes grands parents  , ils sont boulangers juste de l’autre côté de la rue  (ménager Valnégrin).

L’armée réquisitionne la charcuterie (agence immobilière) pour nourrir les troupes à son départ elle emporte tout le matériel de travail de mon père.

Quand papa rentre en 1940 il ne lui reste plus rien, il ne peut pas reprendre son activité.

Il se fait embaucher à la mairie pour la construction de la route de Malval.  Les employés n’ont que des pelles et des pioches. (Photo)

Un beau jour la gendarmerie d’Alès contacte celle de Vaugneray ;  « On a trouvé une voiture contenant du matériel de charcutier appartenant à Mr Pierre C. » et c’est ainsi que mon père pût reprendre son métier. Ce ne fût pas facile il y avait  des restrictions, à la Mouche (abattoir) la viande était rare. 

Construction route de malval.png
  • Dans les bâtiments de la boulangerie durant la guerre mes grands parents logèrent trois familles dont une maman juive et ses trois filles le papa étant parti pour le combat.

Par obligation mes parents juste en face durent prendre en pension une fillette de 5ans venant de Lyon son père était milicien  et comme il voulait voir sa fille, mon père lui dit « pour plus de sécurité venez à la tombée de la nuit »  pour qui la sécurité ? ainsi il ne vit jamais les occupants de la maison d’en face et heureusement !


 

  • Dans l’école rue de la Déserte le Dr Serrulaz et Melle Boisselle soignaient les blessés ,en bas de cette rue au niveau du village des hommes armés surveillaient une imprévisible venue des allemands et donnaient si besoin était,

 l’alarme.


 

  • Pour bloquer les allemands qui poursuivaient un bataillon de soldats Sénégalais ,le poste d’essence de Vaugneray qui se situait place du Marché avait été vidé. 

Quand les allemands arrivèrent plus d’essence ils se mirent en colère et obligèrent la marchande à pomper pour voir si c’était vrai. 

La pauvre femme en eut des sueurs froides de l’essence arrivait , c’était seulement ce qui restait dans le tuyau. 

Les allemands partirent furieux sans essence mais malgré tout réussirent malheureusement à rattraper le bataillon et massacrèrent tous les soldats. 

  • A l’hôtel du Nord, venus de Paris , Madame Brunswick  et son fils, juifs tous les deux,  s’étaient réfugiés. Un matin le fils qui n’en pouvait plus de l’isolement, partit pour Lyon par le train. Au retour, le train fût stoppé par la police pour un contrôle au niveau de Bel-Air, les policiers firent descendre le jeune homme et l’emmenèrent. Nous n’avons jamais su où il fût emmené.


 

  • « En 1944, le directeur du centre de la milice installée Villa Bocuze, a été fusillé devant la mairie par les FFI, quelques jours avant la libération, son corps resta exposé toute la journée. 

Quand la villa fût désertée par la milice, la secrétaire Simone A., fille d’un de nos gendarmes et sa maman eurent la tête rasée devant la mairie puis elles durent grimper dans une charrette et furent exhibées dans tout le village. Je regardais par les vitres de la salle à manger et mon papa me sortit de la fenêtre et dit : « ce n’est pas à regarder ».  Les semaines suivantes, elles sortirent la tête couverte d’un foulard. »

 

  • « Un jour deux camions de GI (soldats américains) arrivent à Vaugneray, ils se cantonnent sur la place du marché, juste devant chez nous. Mon père leur installe un miroir dans notre salle à manger et les gradés viennent se raser tous les matins. Pour montrer leur reconnaissance les GI ont offert une paire de bas à maman, quel bonheur, des bas et de plus en nylon, une nouvelle matière, nous n’avions jusqu’alors que des bas en soie et c’est aussi un de ces GI qui m’a donné mon premier chewing-gum. » 

  • Chaussettes pour les prisonniers 

Ce sont les vacances scolaires, nous sommes en 1939, six amies dont je suis la plus jeune, les plus grandes ayant entre 8 et 10 ans, décidons de monter une pièce de théâtre. Pour la première en 1940 nous donnons notre spectacle dans le couloir de chez Bouchard (actuel Alloin fleurs).

La représentation finie nous portons fièrement la recette à Mme Vialatoux qui a un bureau à la mairie, elle nous dit : « avec cet argent je trouverai de la laine et ferai tricoter des chaussettes que nous enverrons à nos chers prisonniers ».

Ma grand-mère fait partie de ces dames qui tricotent les après-midis pour les prisonniers chez Mme Vialatoux.

La deuxième année notre spectacle a lieu dans la cour de mes grands-parents, la troisième dans le clos de chez Granger, la quatrième dans la salle paroissiale face au cinéma (rue de La Déserte) nous sommes si fières d’aider nos prisonniers.

  • Retour des prisonniers

Après la Libération, à chaque retour de prisonniers, les cloches de l’église sonnent à toute volée, c’est M. Verzieu qui tire les cordes. Les élèves sortent de l’école, descendent de la rue de La Déserte pour être présents(es) à l’arrivée de la motrice du petit train.

C’est un moment de grande joie et de grande émotion dans le village.

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